Nous sommes heureux de la progressive réouverture des bibliothèques publiques, l’une de nos principales sources lors de nos recherches historiques, et à cette occasion revenons sur leur naissance.
Au XIXe siècle, la notion de bibliothèque publique est embryonnaire, il en existe mais elles demeurent élitistes. En 1833, le gouvernement de Louis-Philipe Ier promulgue une loi sur l’instruction primaire. Cette dernière ouvre l’enseignement public aux garçons les plus pauvres (étendue aux filles en 1836) et place les bibliothèques comme partie intégrante de l’éducation. L’idée grandit durant la Seconde République, où le ministre de l’Instruction publique souhaite que chaque commune ait une bibliothèque ouverte à tous et proposant des livres jugés essentiels. À la fin du siècle, des bibliothécaires, tels qu’Ernest Coyecque, critiquent l’étatisme des bibliothèques publiques et militent pour un modèle anglo-saxon des bibliothèques, qui offre un libre accès à tous les livres, avec des espaces adaptés pour chacun, enfant comme adulte. C’est ce modèle qui s’imposera progressivement en France dans les bibliothèques publiques après la première guerre mondiale.